Ce document est destiné aux ingénieurs, aux techniciens et aux étudiants, en particulier à ceux qui doivent apprendre et maîtriser rapidement les bases de la détection de position et des capteurs de position. Le document est délibérément succinct et vise à proposer une vue d’ensemble plutôt qu’un traité exhaustif.

1. Introduction

Ce document est destiné aux ingénieurs, aux techniciens et aux étudiants, en particulier à ceux qui doivent apprendre et maîtriser rapidement les bases de la détection de position et des capteurs de position. Le document est délibérément succinct et vise à proposer une vue d’ensemble plutôt qu’un traité exhaustif.

2. Terminologie

Nous autres ingénieurs adorons le jargon: c’est même ce qui nous aide à nous différencier des simples mortels! Mais le jargon peut malheureusement aussi empêcher un ingénieur tout à fait compétent dans un certain domaine de se familiariser avec les principes d’une autre discipline. La détection de position ne fait pas exception, alors commençons par un certain nombre de précisions concernant la terminologie.

Tout d’abord, vous rencontrerez différents termes pour désigner un « capteur » : codeur, émetteur, détecteur, transducteur ou même émetteur. Il existe certes quelques différences mais on peut ici considérer, à toutes fins utiles, que ces termes revêtent la même signification. Nous utiliserons ici le terme universel « capteur ».

Pour compliquer davantage les choses, il se trouve que certains capteurs, notamment les capteurs de proximité, sont en fait des détecteurs de proximité (car ils déterminent la présence ou l’absence d’un objet). Ils produisent donc une simple sortie numérique ou « on/off » plutôt qu’une mesure continue de la position. Nous nous concentrerons dans cet article sur les capteurs au vrai sens du terme, plutôt que sur les commutateurs, en d’autres termes sur les capteurs qui produisent un signal (généralement électrique) proportionnel à la position le long d’un chemin de mesure.

Il existe également un ensemble de termes faisant référence à la position (linéaire et rotative) – déplacement, angle, position angulaire, rotatif, rotation, linéaire – et nous utiliserons, là encore, le terme universel de « position » pour faire référence aux géométries à la fois linéaires et angulaires.

capteurs de position
Capteur de position

Fig. 1 – Capteurs de position rotatifs et linéaires

La plupart des capteurs de position, mais pas tous, peuvent également être considérés comme des capteurs de vitesse ou de vélocité. Dans la mesure où la vitesse ou la vélocité peut être définie comme le taux de changement de position, tout capteur de position dont la position est fréquemment actualisée est aussi, de facto, un capteur de vitesse. La vitesse peut être aisément déterminée par les systèmes de contrôle modernes et courants en différenciant la sortie du capteur en fonction du temps ou, plus simplement, en comptant le nombre de changements de position relativement au temps.

Un capteur de position peut être classé comme étant absolu ou incrémental. La sortie d’un capteur incrémental ne change que lorsque la position change. Un capteur absolu produit un signal proportionnel à la position réelle, qu’il soit immobile ou en mouvement. Un bon test pratique, pour déterminer si un capteur est absolu ou incrémental, consiste à observer son comportement à la mise sous tension. Si un signal de position véritable est émis sans aucun mouvement, alors il s’agit d’un capteur absolu.

3. Principes de base de la mesure de position

Vous ne vous rappelez que confusément de toutes ces notions apprises lors de vos cours de théorie instrumentale ? Exactitude, précision, résolution, reproductibilité, etc. Rassurez-vous, vous êtes en bonne compagnie : nombreux sont les ingénieurs qui, soit ont oublié ces concepts, soit ne les ont jamais véritablement compris. La terminologie et les concepts techniques, parfois ésotériques, de la théorie instrumentale peuvent en effet engendrer une certaine confusion. Il est pourtant important de les maîtriser pour faire le bon choix de capteur de position compte tenu de l’application envisagée. Si le travail de sélection n’est pas fait correctement, vous pourriez finir par payer beaucoup trop cher vos capteurs de position ou au contraire aboutir à un produit ou un système de contrôle dont les performances critiques seront insuffisantes.

Quelques définitions supplémentaires, tout d’abord :-

Pour bien expliquer cette différence entre exactitude et précision, utilisons l’analogie d’une flèche tirée sur une cible. L’exactitude décrit le degré de proximité de la flèche par rapport au centre de la cible.

exemple de précision du capteur

Fig. 2 – Un tir exact (à gauche) et un tir de précision (à droite)

Si un grand nombre de flèches est tiré, la précision correspond à la taille de la grappe de flèches. Si toutes les flèches sont regroupées de façon rapprochée, la grappe sera considérée comme précise ou, en d’autres termes, fortement répétable.

Un capteur de position linéaire est également parfaitement exact. Pour la plupart des applications, la linéarité peut être considérée comme synonyme d’exactitude.

On pourrait donc raisonnablement penser qu’il suffit de sélectionner systématiquement des capteurs offrant une très haute exactitude. Une telle approche a malheureusement des écueils majeurs. Premièrement, les capteurs de haute précision sont coûteux. Deuxièmement, les capteurs de haute précision peuvent exiger une installation minutieuse, ce qui ne sera pas forcément possible en raison des conditions de vibrations, de dilatation/contraction thermique et, très vraisemblablement, des coûts. Troisièmement, certains types de capteurs de haute précision sont également délicats et peuvent subir des dysfonctionnements ou des pannes dans des environnements difficiles.

La stratégie optimale consistera par conséquent à circonscrire clairement les besoins : rien de plus, rien de moins. Dans un capteur de position utilisé sur un débitmètre industriel, par exemple, la linéarité ne sera pas une exigence essentielle, dans la mesure où les caractéristiques d’écoulement du fluide ne seront pas du tout linéaires. La répétabilité dans diverses conditions environnementales sera probablement la clé. Notons à ce stade que la résolution et la répétabilité sont souvent plus des critères plus importants que la linéarité dans de nombreuses applications d’ingénierie.

Dans une machine-outil CNC, en revanche, l’exactitude et la précision seront probablement des exigences clés. Un capteur de position offrant une grande exactitude (linéarité), une excellente résolution et une répétabilité élevée, y compris dans des conditions humides et sales et avec de longues périodes sans maintenance, sera donc probablement crucial dans ce cas.

4. Types de capteur de position courants

Les capteurs de position sont utilisés dans un large éventail d’applications industrielles et commerciales, du matériel militaire de pointe aux appareils ménagers et automobiles de grande consommation. De fait, après la mesure de la température, la position est la deuxième propriété étant la plus couramment mesurée dans nos vies quotidiennes.

Capteurs de position aérospatial 450x277

Fig. 3 – Les capteurs de position sont utilisés dans les applications aérospatiales et militaires

L’offre en matière de capteurs de position est gigantesque de nos jours. Alors comment faire le bon choix ? Cette section décrit les principaux types de capteur et leurs avantages et inconvénients respectifs.

4.1 Potentiomètres

En dépit de la popularité croissante des capteurs sans contact, les potentiomètres (ou « potards ») restent les capteurs de position les plus courants. Ces capteurs mesurent une chute de tension lorsque le ou les contacts électriques glissent le long d’une piste résistive. La position est donc proportionnelle à la sortie de tension. Les potentiomètres sont disponibles sous forme rotative, linéaire ou curviligne et ils sont généralement compacts et légers. Un potentiomètre simple ne coûte pratiquement rien, tandis qu’une version haute précision peut dépasser les 200 dollars. Des linéarités inférieures à 0,01% sont possibles en ajustant les pistes résistives au laser.

Les potentiomètres fonctionnent bien dans les applications peu exigeantes, ayant des cycles opérationnels modestes et au sein d’environnements bénins. Les potentiomètres sont malheureusement susceptibles à l’usure, en particulier dans les environnements soumis à de fortes vibrations et/ou des particules étrangères (poussière ou sable, par exemple) abrasives pour la piste résistive. Les potentiomètres de qualité supérieure ont une longue durée de vie en termes de nombre de cycles, mais ils ignorent souvent les effets des vibrations.

Les potentiomètres affichent en outre souvent une « résolution infinie ». Bien que cela soit exact en théorie, de nombreux systèmes de commande nécessitent également des données numériques et la résolution véritable correspond donc en réalité à celle du convertisseur analogique-numérique (qui devra être inclus dans les coûts).

De façon surprenante, les potentiomètres sont classés dans la catégorie « appareils simples » dans certaines applications liées à la sécurité dans les secteurs aérospatial, médical et pétrochimique. Cela signifie que même s’ils sont présentent de nombreux modes de défaillance, ils ne sont pas soumis aux mêmes contrôles de conception et de sélection rigoureux que les capteurs électroniques par les organismes de certification. Or cela engendre une situation farfelue mais bien réelle qui rend difficile le remplacement de potentiomètres peu fiables dans certaines applications.

Avantages: Faible coût ; simple ; compact ; léger ; peut être configuré de façon à obtenir une grande exactitude.
Inconvénients: Usure ; vibrations ; corps étrangers ; températures extrêmes.

potentiomètre à un tour
Fig. 4 – Un potentiomètre typique à un tour

4.2 Optique

Les capteurs optiques sont généralement appelés codeurs et sont une forme courante de capteur de position, allant des simples dispositifs coûtant quelques dollars aux unités de précision pouvant dépasser les 10 000 dollars. Le principe fondamental est le même pour tous ces dispositifs : un faisceau de lumière passe à travers ou par-dessus un réseau diffraction ; la lumière résultante est mesurée à l’aide d’un photodétecteur et un signal de position est généré.

Schéma du capteur optique incrémental 1 1024x337

Fig. 5 – Un capteur optique utilise un disque optique pour mesurer les angles

Les codeurs rotatifs en boîtier sont largement disponibles sur le marché, offrant généralement de 50 à 5 000 décomptes par tour. Ils ont prouvé leur efficacité dans les applications courantes peu exigeantes. Dans les environnements plus difficiles, en revanche, si l’objectif ou le système de réseau devient obscurci par des corps étrangers tels que des saletés, des copeaux ou de l’eau, les mesures échoueront.

Pour la sélection d’un capteur optique, il est important de noter que si le capteur affiche 1 000 décomptes par tour, cela ne signifie pas qu’il est exact à raison d’un 1/1000e de tour. La fiche technique du capteur doit être lue attentivement, en particulier pour les kits de codage ou les codeurs annulaires, pour lesquels l’utilisateur doit monter le dispositif de manière extrêmement précise et veiller à éviter toute contamination.

Si le codeur est doté d’un disque en verre, sa résistance aux chocs sera limitée.

Avantages: Haute résolution; bonne exactitude si monté correctement; large disponibilité.
Inconvénients: Corps étrangers; défaillance catastrophique sans avertissement; choc; températures extrêmes.

4.3 Magnétique

Les capteurs magnétiques utilisent tous un principe similaire pour les mesures : Lorsqu’un aimant se déplace par rapport à un détecteur magnétique, le champ magnétique varie proportionnellement à son déplacement relatif. Une forme courante est le capteur à effet Hall, que l’on trouve sous forme de puce électronique. Ceux-ci sont souvent utilisés dans les applications automobiles et les moteurs électriques peu exigeants en termes de performance de mesure.

Capteur de position MPA

Fig. 6 – Les capteurs à effet Hall sont le type de capteur magnétique le plus courant

Les capteurs magnétiques surmontent une grande partie des inconvénients associés aux dispositifs optiques, car ils sont moins susceptibles aux corps étrangers. Ces capteurs sont pourtant rarement utilisés pour les applications de haute précision du fait de l’hystérésis magnétique et de la nécessité d’une mécanique de précision entre les pièces mobiles et fixes. La fiche technique d’un capteur magnétique doit être soigneusement étudiée afin d’établir les tolérances d’installation, le coefficient de température et la température de fonctionnement.

Une autre considération est la proximité de matériaux magnétiques ou de câbles électriques. Les aimants peuvent attirer certaines particules étrangères, et l’une des sources de panne est l’accumulation progressive de copeaux ou de particules. Les capteurs magnétiques ne sont généralement pas utilisés pour les applications soumises à des impacts ou des chocs importants, les aimants NdFeB modernes étant notoirement fragiles.

Avantages: Relativement robuste; résistant à la plupart des liquides.
Inconvénients: Température; hystérésis; mécanique de précision; sources d’acier/CC à proximité; mauvaise performance en cas de d’impacts/choc.

4.4 Magnétostrictif

Ces capteurs utilisent un phénomène inhabituel appelé « magnétostriction », présent dans quelques matériaux. Lorsqu’un aimant s’approche du matériau, il provoque une réflexion de l’énergie passant le long du matériau. La position peut être mesurée en fonction du temps qu’il faut à une impulsion d’énergie pour aller et revenir le long d’une bande de matériau magnétostrictif, s’agissant généralement d’un fil ou d’une bande mince.

Presque tous les capteurs magnétostrictifs sont linéaires car la bande magnétostrictive est fragile et doit être soigneusement maintenue dans un boîtier (extrusion en aluminium, par exemple). Grâce à ce boîtier, les dispositifs magnétostrictifs ne souffrent d’aucun problème d’usure ni de durée de vie limitée et peuvent être utilisés dans des applications à haute pression telles que les vérins hydrauliques.

Chaque capteur doit être étalonné par le fabricant, ce qui, ajouté au boîtier de précision, rend les capteurs magnétostrictifs relativement coûteux. La technique est également sensible à toute autre influence pouvant s’exercer, notamment la température. Les fiches techniques des dispositifs magnétostrictifs mentionnent souvent l’exactitude à température constante, et les ingénieurs de conception doivent donc effectuer leurs propres calculs à partir du coefficient de température annoncé.

Le minuscule bandeau magnétostrictif est délicat et les assemblages de chaque côté de sa longueur jouent un rôle critique. En définitive, les capteurs magnétostrictifs ne sont pas adaptés aux environnements soumis à des chocs ou à des vibrations extrêmes.

Avantages: Robuste ; bien adapté aux environnements à haute pression; le % d’exactitude augmente avec la longueur.
Inconvénients: Relativement coûteux; chocs; effets de la température; manque d’exactitude sur de courtes distances (<100 mm).

capteur magnétostrictif

Fig. 7 – Les capteurs magnétostrictifs sont presque toujours linéaires

4.5 Capacitif

Un condensateur est un dispositif électrique qui accumule une charge. En règle générale, il comporte deux plaques conductrices séparées par un isolant. La quantité de charge pouvant être stockée par le condensateur varie en fonction de la taille des plaques, de leur pourcentage de chevauchement, de leur séparation et de la perméabilité du matériau entre les plaques. Dans sa forme la plus simple, un capteur de position capacitif mesure la séparation des plaques. Les déplacements sont généralement inférieurs à 1 mm pour les mesures de charge, de contrainte et de pression.

Une autre forme est utilisée pour la détection de position rotative ou linéaire dans laquelle une série de plaques est coupée ou gravée le long de l’axe de mesure. Lorsqu’une autre plaque se déplace en large, la capacité des circuits le long de l’axe varie, indiquant ainsi la position relative des deux pièces. Les capteurs de position capacitifs sont rares et sont peu utilisés pour les applications ayant trait à la sécurité. Malheureusement, en plus du chevauchement des plaques, etc., la capacité varie également en fonction de la température, de l’humidité, des matériaux environnants et des corps étrangers, ce qui complique le travail de conception pour un capteur de position stable et de haute précision.

Je travaille dans le domaine des capteurs, de l’automatisation et de l’électronique depuis près de 30 ans. Et je n’ai encore jamais rencontré un ingénieur concepteur véritablement satisfait du choix d’un capteur de position capacitif. Les capteurs capacitifs ont mauvaise réputation auprès des ingénieurs expérimentés et il est peu probable qu’ils soient choisis pour des applications liées à la sécurité. Certains fabricants ont d’ailleurs cessé de parler de « capteur capacitif » et préfèrent utiliser des termes de substitution tels que stockage de charge, couplage de charge ou effet électrique pour masquer le problème. La plus grande prudence est donc requise. Il y a tant de problèmes potentiels qu’il est préférable d’éviter ces capteurs à moins d’avoir besoin de mesures de haute précision dans des applications parfaitement stables et cliniques.

Avantages: Compact ; faible consommation d’énergie.
Inconvénients: Coefficients de température et d’humidité élevés ; sensible aux corps étrangers ; faibles tolérances d’installation.

4.6 Capteurs inductifs traditionnels

Les capteurs de position inductifs traditionnels sont basés sur les principes de l’induction ou de la transformation et sont utilisés depuis plus de 100 ans. Ils jouissent d’une excellente réputation pour leur sécurité et leur fiabilité dans des conditions difficiles, ce qui en fait un choix presque automatique dans de nombreuses applications ayant trait à la sécurité.

capteurs inductifs

Fig. 8 – Les capteurs inductifs traditionnels sont très réputés pour leur sécurité et leur fiabilité.

Les capteurs de position inductifs linéaires sont communément appelés transformateurs différentiels variables linéaires (capteurs LVDT) ou transformateurs à réluctance variable. Les formes rotatives sont appelées synchros, résolveurs ou RVDT. Les capteurs LVDT utilisent une architecture de transformateur avec au moins trois bobinages : un primaire et deux secondaires. Lorsque la tige se déplace, le couplage électromagnétique entre les bobinages primaire et secondaires varie. Le rapport entre les signaux induits indique la position de la tige par rapport aux bobinages. Cette technique ratiométrique est la clé de la grande stabilité et des excellentes performances de mesure du capteur LVDT.

Alors que les capteurs optiques et magnétiques nécessitent des circuits électroniques adjacents au point de détection, les capteurs inductifs permettent d’éloigner l’électronique de la zone de détection, ce qui permet de placer le capteur dans des environnements difficiles, tandis que l’électronique est logé dans des emplacements moins dangereux.

Ils tendent cependant à être volumineux et coûteux du fait de leur structure utilisant un transformateur à bobinage.

Avantages: Haute exactitude ; fiable ; robuste ; environnements extrêmes ; largement disponible sur le marché.
Inconvénients: Coûteux ; volumineux ; lourd.

4.7 Capteurs inductifs de nouvelle génération

Les capteurs inductifs de nouvelle génération, souvent appelés codeurs inductifs ou « incoders », utilisent les mêmes principes que les capteurs inductifs traditionnels. Ils offrent donc de bonnes performances de mesure sans contact dans les environnements difficiles. En revanche, plutôt que d’utiliser des bobines de fil encombrantes, ces capteurs utilisent des circuits imprimés sur des substrats souples ou rigides.

Ce passage aux enroulements imprimés offre d’autres avantages spécifiques:

Groupe de codeurs

Fig. 9 – Exemple de codeurs inductifs de nouvelle génération

La performance CEM est généralement aussi bonne que celle des résolveurs ou des capteurs LVDT. Cela est démontré par le recours croissant aux codeurs inductifs de nouvelle génération dans les applications aérospatiales et militaires.

Avantages: Haute exactitude; fiable; robuste; géométries multiples; compact; léger.
Inconvénients: plus cher que les potentiomètres

5. Erreurs courantes et comment les éviter

Nous proposons ici une liste répertoriant les erreurs les plus courantes commises par les ingénieurs lorsqu’ils utilisent des capteurs de position:-

Ne pas calculer le coût d’une défaillance du capteur. Tout ingénieur recherche des solutions à faible coût, mais il ne suffit pas pour cela de simplement sélectionner le capteur le moins cher. En règle générale, le coût d’une défaillance de capteur sur le terrain sera plus dommageable et beaucoup plus coûteux que le seul coût du capteur en question. En d’autres termes, il est généralement préférable de choisir un capteur dont on sait qu’il ne tombera pas en panne une fois sur le terrain. Il convient en outre de tenir compte de la nature de la défaillance. Un capteur défaillant qui cesse de fonctionner est généralement beaucoup moins problématique et coûteux qu’un capteur défaillant qui continue à fournir des mesures crédibles mais fausses. Les conséquences d’une mesure incorrecte, en termes de coût et de sécurité, peuvent être encore plus lourdes que celles d’un capteur qui cesse simplement de fonctionner ou qui émet un message d’erreur.

Ne pas comprendre pas la différence entre répétabilité, résolution et exactitude. Reprenez la section 3 et assurez-vous de bien comprendre ces principes de base. Il est important d’éviter l’erreur (souvent propagée par les fabricants de capteurs de position) consistant à confondre résolution et exactitude. Ce n’est pas parce qu’un codeur optique produit un million de comptes par tour qu’il est exact à raison d’un millionième de tour, loin s’en faut. À l’inverse, la répétabilité est souvent l’exigence centrale pour de nombreuses applications d’ingénierie et les capteurs de haute précision (et donc très coûteux) ne sont pas nécessaires.

Choisir un type de capteur inadapté à l’environnement. De nombreuses techniques optiques, magnétiques, capacitives, résistives et inductives ont été mises en œuvre pour exploiter les phénomènes physiques fondamentaux pour les mesures de position. Chaque technique a des avantages et inconvénients spécifiques. En règle générale, on ne sélectionnera pas:

Déduire une mesure au lieu de mesurer directement. Une bonne règle de conception à respecter pour les capteurs de position consiste à mesurer la position de l’objet qui vous intéresse. En d’autres termes, sa position doit être mesurée directement. Tâchez de ne pas déduire ou calculer la position d’un composant en mesurant la position d’un autre composant, par exemple un engrenage en bout de ligne de transmission ou la position d’un moteur d’entraînement. Il y aura probablement des phénomènes de contrecoup ou de jeu, une certaine variabilité d’une pièce à l’autre, des défaillances mécaniques, des dilatations/contractions thermiques différentielles, etc., susceptibles de dégrader la performance et la fiabilité des mesures.

Négliger les câbles et connecteurs. Les câbles et connecteurs sont l’une des principales causes de défaillance des capteurs. Il faut donc veiller à les prendre en compte dans tous les travaux de conception, en particulier les câbles qui sont détendus dans les applications soumises à des mouvements, chocs ou vibrations.

Ne pas lire dans le détail la fiche technique d’un capteur. La fabrication de capteurs de position est un secteur hautement concurrentiel. Et cela a malheureusement conduit certains fabricants à prendre certaines libertés au niveau des données techniques communiquées dans leurs documentations commerciales. Ils s’en tirent bien souvent car ils savent que beaucoup d’ingénieurs ne liront jamais un article tel que celui-ci. Un capteur sera ainsi présenté comme offrant une résolution de 10 000 décomptes par tour, mais sans information sur son exactitude. Dans d’autres cas, des capteurs offrent avec une résolution impressionnante, mais avec une répétabilité très faible : en d’autres termes, une excellente résolution mais aussi beaucoup de bruit au niveau de la sortie du capteur. Tâchez donc de ne pas être induit en erreur par les données fournies bien en évidence sur une fiche technique ; cette dernière doit être consultée dans ses moindres détails.

6. Comment spécifier un capteur de position?

La première étape, et la plus importante, dans le choix d’un capteur de position pour votre projet consiste à définir très précisément les besoins, notamment en termes de résolution, de répétabilité et de linéarité. Une spécification excessive de ces caractéristiques entraînera des dépenses inutiles. L’idée est ici de trouver un capteur adapté à l’usage et offrant un coût global minimal, en intégrant les risques de défaillance opérationnelle dans votre analyse.

Vous pouvez utiliser la checklist ci-dessous pour vous assurer d’avoir bien pris en compte tous les éléments importants dans votre spécification technique. Le fait de le remettre à un fournisseur de capteurs de position un schéma mécanique de l’enveloppe fournira également une base solide pour vos discussions:

  1. Géométrie – Linéaire, rotatif, curvi-linéaire, 2D ou 3D, par exemple
  2. Enveloppe spatiale – Points de fixation mécaniques, acheminements des câbles et enveloppe spatiale
  3. Type de mesure – Incrémental ou absolu
  4. Pleine échelle – 360 degrés ou 600 mm, par exemple
  5. Résolution – C’est-à-dire le plus petit changement devant être mesuré (0,1 degré ou 0,2 mm, par exemple)
  6. Répétabilité – C’est-à-dire la stabilité de la mesure en termes de capacité à revenir au même point (répétabilité = +/- 0,025 mm, par exemple)
  7. Linéarité – Écart maximal admissible par rapport à une lecture parfaitement exacte. Cela est important car on constate bien souvent que le critère central pour de nombreuses applications est en réalité la répétabilité.
  8. Plage de température de fonctionnement et de stockage – La plage la plus courante est comprise entre -40 et + 85 C°
  9. Alimentation électrique – 5 V, 12 V ou 24 V, par exemple
  10. Sortie électrique – Données sérielles, impulsions A/B, 0-10 V, 4-20 mA, par exemple
  11. Exigences particulières – Par exemple : « la consommation d’énergie doit être la plus basse possible » ; « prévu pour une immersion dans de l’acide sulfurique chaud » ; ou encore « nous utilisons un dispositif capacitif et rencontrons des problèmes de fiabilité »