Fig. 2 – Représentation schématique d’un codeur absolu 10 bits doté d’une sortie numérique
Mérites relatifs des codeurs absolus et des codeurs incrémentaux
Traditionnellement, les codeurs absolus étaient plus coûteux que les codeurs incrémentaux. Bien que cela soit toujours le cas, la différence n’est plus aussi marquée.
Les capteurs absolus (sans contact) permettent généralement des améliorations en termes de performance, de précision et de réduction du coût global. Les capteurs incrémentaux peuvent en effet poser certains problèmes pratiques. Le principal problème tient au fait que, chaque fois que le dispositif est mis hors tension, le système doit effectuer un étalonnage, ce qui ralentit les performances du système et peut avoir une incidence sur la sécurité en cas de perte soudaine d’alimentation.
La position est en outre calculée par décompte à partir d’une marque de référence. Dans certains cas (notamment en cas de variation de la tension d’alimentation ou de changements de position accélérés), le décompte peut par ailleurs être perdu, avec potentiellement un effet catastrophique sur le fonctionnement qui, s’il n’est pas résolu, peut conduire à une désynchronisation prolongée. La plupart des codeurs incrémentaux utilisent des techniques optiques et, pour garantir la haute résolution des relevés, le réseau optique doit présenter une architecture très fine, avec des détails dont les dimensions ne mesurent parfois que quelques microns. Ces structures fines augmentent certes la sensibilité, mais elles impliquent aussi une certaine fragilité et une plus grande susceptibilité aux corps étrangers. Les peluches, la condensation, la graisse ou la saleté sont susceptibles de causer une défaillance du codeur optique voire, pire encore, des mesures incorrectes.
Codeurs optiques et codeurs inductifs
La différence de prix entre codeurs absolus et incrémentaux a diminué ces dernières années. Cela s’explique d’une part par un recours plus large aux capteurs absolus, mais surtout par l’introduction de nouvelles techniques de détection de position absolue.
Si les capteurs optiques restent privilégiés par certains ingénieurs, les codeurs inductifs de nouvelle génération (parfois appelés capteurs incoders) permettent aujourd’hui des mesures d’angle absolu très précises, qui ne sont pas affectées par les environnements difficiles.
Au lieu d’utiliser un réseau de diffraction et un opto-détecteur, ces codeurs sont dotés de structures laminaires imprimées et utilisent des principes de fonctionnement fondamentaux similaires à ceux d’un transformateur ou d’un résolveur. Leurs principes physiques de base permet un encodage absolu, compact, léger et haute résolution. Ils sont non seulement fondamentalement absolus, mais présentent également d’autres avantages : ils ne sont pas affectés par les corps étrangers et leurs performances de mesure ne sont généralement pas affectées par les compensations ou les tolérances de montage. En d’autres termes, il n’est pas nécessaire qu’ils soient logés dans un boîtier ou un montage à roulements de précision : ils peuvent simplement être vissés sur le système hôte (moteur ou actionneur, par exemple). Cela permet une simplification et une réduction radicales, en taille comme en poids, de la machinerie locale, grâce à l’éradication des roulements, arbres, raccordements et autres joints. De manière avantageuse, ces codeurs inductifs de nouvelle génération sont axialement minces et peuvent être agencés avec un alésage aux dimensions généreuses pour permettre le passage d’un arbre, de câbles ou de bagues collectrices.